Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Toutes les actualités > Focus sur les organismes de quarantaine et leur surveillance

Focus sur les organismes de quarantaine et leur surveillance

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

La mondialisation des échanges, le réchauffement climatique, la modification des pratiques culturales... exposent, chaque jour davantage, notre patrimoine végétal à de nouveaux dangers sanitaires.

Les dangers sanitaires à notre porte

La pyrale du buis, le cynips du châtaignier, la bactérie tueuse des oliviers (Xylella fastidiosa), le capricorne asiatique, la chalarose du frêne, le chancre coloré du platane, la drosophile asiatique des fruits (Drosophila suzuki) ou encore le virus du fruit rugueux de la tomate (ToBRFV) ne sont que des exemples, parmi tant d'autres, de ces organismes nuisibles dont l’introduction met en péril nos végétaux.

Le Règlement d'exécution 2019/2072/UE du 28 novembre 2019 établit une liste de 174 organismes nuisibles, dits de quarantaine (OQ), dont chaque état membre est tenu de réaliser une surveillance visant à s'assurer de leur absence sur son territoire. Parmi ces 174 OQ, 20 d’entre eux, les plus dangereux, ont été classés organismes de quarantaine prioritaires (OQP). Quelques exemples : 

  • le scarabée japonais (Popillia japonica) qui peut toucher une grande diversité de cultures dans toutes les filières. En grandes cultures, il peut être présent sur maïs, prairies permanentes, luzerne, soja et trèfle.
  • la mouche orientale des fruits (Bactrocera dorsalis) qui peut toucher les cucurbitacées, les solanacées et les arbres fruitiers.
  • Xylella fastidiosa, bactérie qui peut toucher un très grand nombre d’espèces végétales.

Retrouver la liste des 20 OQP avec les filières potentiellement concernées et des liens vers des fiches techniques ou d’informations sur l’organisme.

Surveiller pour détecter au plus tôt les premiers foyers

La surveillance mise en place en France peut consister en des examens visuels, des piégeages d’insectes ou des prélèvements pour analyse en laboratoire. Elle est annuelle pour les OQP et pluriannuelles pour les autres OQ. Le choix des sites retenus est établi régionalement sur la base d’une analyse de risque intégrant de multiples paramètres pouvant constituer des facteurs aggravants : proximité d’aéroport, importance de la monoculture, type de sol, irrigation avec des eaux de surfaces, …

Elle est réalisée par des agents de l’État (DRAAF-SRAL) ou par délégation par les organismes à vocation sanitaires (en Pays de la Loire : Polleniz, anciennement FREDON). 

Le principal enjeu de cette surveillance est, en cas d'apparition d'un organisme de quarantaine, que sa première détection soit suffisamment précoce pour que des mesures de lutte puissent être déployées avec une rapidité suffisante pour permettre son éradication.

La contribution essentielle de chacun

Cette surveillance étant inévitablement non-exhaustive, il est important que chaque détenteur de végétaux, chaque exploitant, chaque prestataire intervenant sur des végétaux puisse avoir un regard vigilant sur leur état sanitaire. En cas de détection ou suspicion de présence d’un OQ ou d’un OQP, chacun est légalement tenu de prévenir sans délai la DRAAF-SRAL ou Polleniz qui réaliseront alors les vérifications nécessaires.

En cas de confirmation de détection, des mesures de gestion seront alors dictées par la DRAAF-SRAL, pouvant consister en des destructions, des obligations de traitements… visant à assainir le foyer avant qu’il ne s’étende de façon irréversible avec des impacts économiques, environnementaux, patrimoniaux, sociaux, pouvant être très importants.

Outre sa responsabilité pénale qui pourrait être engagée, le non-respect de cette obligation de signalement par un contrevenant l’écarterait des dispositifs d’indemnisation pouvant exister.

L'actu des pros