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SOLAG - Semis de couvert avant récolte, quelles réussites ? - Juin 2021

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Semis de couvert avant récolte, quelles réussites ?

La couverture permanente des sols est un levier essentiel pour améliorer la fertilité des sols. L’implantation des couverts végétaux 24 à 48 h après la moisson des céréales rencontre quelques difficultés tant au niveau technique que temps de travail avec différents chantier qui se superposent à cette période. Pour trouver des solutions, les semis de couverts avant la récolte peuvent être une alternative aux difficultés rencontrées en post récolte.

Au sommaire de ce numéro - Juin 2021


Quelles stratégies adopter ?

Plusieurs stratégies peuvent être envisager pour implanter un couvert à la volée avant récolte de la culture principale. Le choix peut déterminer la réussite du couvert. Quelles sont les solutions qui s’offrent à nous ? 

Plusieurs choix de date de semis peuvent être envisagés :

  • 2-3 jours avant la récolte de la céréale afin de profiter de l’humidité résiduelle présente à l’issu de la moisson pour faire germer le couvert ;
  • 15 jours - 3 semaines avant la moisson permettant au couvert de germer et de se développer à minima dans la céréale et être déjà en place à la moisson. Les conditions météos seront plus favorables à la germination
  • 1 mois avant récolte ce qui permet au couvert de mieux s’implanter avant la moisson. Le couvert peut cependant vite monter pour chercher la lumière ce qui impliquera des plantes fragilisées.

Pour ce qui est du mode de semis, les graines seront semées à la volée. Plusieurs outils peuvent être utilisés : 

  • Les microganulateurs, qui épandent les graines sur une petite largeur (environ 12 m à 18 m). Plutôt un matériel adapté pour des petites graines
    • Les + : faible coût  (≈1.5 €/ha), matériel souvent présent sur l’exploitation
  • L’épandeur d’engrais, qui permettra d’utiliser les mêmes passages de traitement. Pour utiliser ce matériel, des alourdissements de graines devront être créé afin d’épandre les graines sur l’ensemble de la largeur.
    • Les + : faible coût (≈3.5 €/ha), débit de chantier élevé, utilisation du matériel de l’exploitation
  • Le drone, qui permet de s’affranchir des passages dans la culture. Il implique d’avoir recours à un organisme pratiquant cette prestation (≈45 €/ha).
    • Les + : peu de temps de préparation, 

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Des essais en 2020 sur la Vendée

Des sites expérimentaux ont été mis en place l’été 2020 afin de tester différents mode de semis avant la volée.

Des enrobages de semences ont également été essayés afin de visualiser un effet ou non d’un pelliculage sur les semences.

Revivre la journée "Le semis de couverts végétaux avant récolte avec un drone"

Plateformes à Chavagnes-en-Paillers et au Poiré-sur-Vie

Modalités testées : 

Couvert mis en place :

Caractéristiques des enrobages :

Plateforme de Pouillé

Sur cette plateforme, chaque modalité correspond à un bloc de 50 m de longueur  x 18 m de largeur.

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Premiers résultats en bocage

Visualiser les conditions météos de juin à septembre 2020

Dynamique de présence du couvert

Les résultats sont issus de comptages réalisés toutes les semaines du 03/07/2020 au 19/08/2020 (plateformes de Chavagnes-en-Paillers et du Poiré-sur-Vie). Pour chaque date, 8 comptages sur ¼ m² ont été effectués.

  • Levée plus importante du couvert sur le site du Poiré-sur-Vie, ce qui peut être dû à une différence d’humidité du sol au moment du semis ;
  • Taux de levée compris entre 5 et 15 % 15 jours après les semis ;
  • Disparition progressive du couvert à partir de la moisson jusqu’à début août.
  • Enrobage agriculteur : protection de l’argile a été bénéfique. Peu de germinations avant l’arrivée des pluies courant août.

Les conditions de chaleurs du mois de juillet ont conduits à une perte des plantes, qui du fait d’un semis à la volée et d’un enracinement superficiel n’ont pas pu résister. 

Répartition des espèces

 

  • Peu de présence du trèfle d’Alexandrie
  • Réussite de la phacélie aléatoire
  • Bonne présence du lin, qui apporte de la diversité au mélange mais peu de biomasse
  • Graminées (moha et sorgho) Crucifères (moutarde Abyssinie et radis fourrager) : espèces qui se sont les mieux développées.

Les radis fourrager et les moutardes levées avant la moisson sont tous montés à graines, avec aujourd’hui des graines viables. Celles levées à partir de début août sont en cours de montaison.

Mesures de biomasses au 14/09

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En plaine, quels résultats ?

Comptage de densité réalisé fin août

  • Semis à la volée avant récolte : 
    • le sorgho et le moha ont très bien levé ;
    • aucune graminée adventice présente dans ces deux modalités. 
  • Semis avec travail du sol en post récolte : 
    • Présence d’un tapis de ray-grass.

Suivi photo sur moha et sorgho

 

1 : Sorgho à la volée avant récolte de la céréale (début Octobre)

 

2 : Moha à la volée avant récolte de la céréale (début Octobre)

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Comparaison semis à la volée avant récolte et semis en post récolte

  • Semis en post récolte qui a réalisé autant voir plus de biomasse qu’à la volée avant récolte ;
  • Bonne dynamique de levée malgré un sol très sec en post récolte

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A retenir

  • Les semis de couvert à la volée fonctionnent mais il faudra être opportuniste en fonction des conditions météos
  • Le moha, le sorgho fourrager sont les graminées les plus appropriées
  • Les crucifères sont adaptées mais avec un fort risque de montée à graine quand les conditions estivales seront extrêmes
  • En bocage, le semis en post récolte derrière la moissonneuse fonctionne mieux
  • Les enrobages de semences à base d’argile et de mélasse afin d’utiliser un épandeur d’engrais méritent d’être approfondis