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Récoltes du printemps : viser la qualité pour la performance

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On fait de l'autonomie un levier majeur de gain économique. Cela commence par des fourrages de qualité. C'est le premier poste du coût alimentaire qui permet de réduire le besoin en concentrés pour corriger la ration.

Le choix des espèces

Cela passe en premier lieu par un bon choix d’espèces pour privilégier la valeur des fourrages récoltés.

Rappel : les légumineuses pérennes sont naturellement environ 2 fois plus riches en MAT que les graminées.

Choisir le stade des plantes à la récolte selon les besoins du troupeau

Ensuite, la valeur alimentaire des plantes évolue en fonction de leur stade physiologique. Entre le stade feuillu et le stade floraison, les graminées perdent 50 à 60 % de leur valeur en MAT alors que les légumineuses pérennes en perdent seulement un quart. Le meilleur compromis valeur/rendement pour récolter l’herbe se situe au stade début épiaison pour les graminées et début bourgeonnement pour les légumineuses. Si l’on recherche un fourrage très riche en MAT, pour corriger un maïs ensilage par exemple, il faudra le récolter plus tôt en stade. Et si en revanche on recherche plus de volume, d’un fourrage équilibré pour des animaux avec des besoins modérés, on pourra viser le stade épiaison.

Faucher haut avec une faucheuse à plat pour accélérer le séchage

Pour accélérer le séchage, faucher lorsque le fourrage est sec à l’extérieur (rosée, ou pluie). Il est souhaitable de garder une hauteur de 6 cm minimum sous la coupe pour plusieurs raisons :

  • Tout d’abord, cela permet de ne pas mettre le fourrage en contact avec le sol, on évite ainsi d’incorporer de la terre dans le fourrage et la reprise d’humidité trop importante la nuit.
  • Ensuite la circulation de l’air, entre le sol et le fourrage, va contribuer à accélérer le séchage.
  • Enfin laisser 6 cm garantit une repousse rapide de la végétation pour les plantes pérennes. On évite aussi de mettre des cailloux dans les andains.

Atteindre un taux de matière sèche élevé est un des facteurs essentiels à une récolte de qualité. Globalement, plus ce taux est élevé, plus l’ingestion est facilitée. Attention : au-delà de 70 % de matière sèche, la conservation est très délicate. Pour de l’ensilage, on visera autour de 40 % de MS et 60 % pour de l’enrubannage. Le séchage est le plus rapide dans les premières 24 heures après la fauche. L’enjeu est de sécher rapidement l’herbe une fois coupée car, tant qu’il reste de l’eau, la plante vit sur ses réserves et donc consomme des nutriments pour respirer. Deux recommandations découlent de ce constat :

  • Faucher à plat pour étaler au maximum le fourrage, ce qui accélère le séchage. La fauche à plat permet de gagner 10 à 12 % de MS par rapport à une fauche en andains à même hauteur de coupe et même durée de préfanage selon des essais réalisés par Haute Loire Conseil Elevage en 2016. Pour obtenir plus de 30 % de MS, il faut un préfanage d’au moins 48 h.
  • Faner 1 à 2 heures après la fauche, toujours dans le même but. L’usage du conditionneur est à réserver aux fourrages difficiles à faire sécher.

Evaluer au champ le taux de matière sèche à la main avant ensilage ou pressage est indispensable pour s’assurer de la qualité de conservation des fourrages (cf. tableau ci-dessous).

Savoir reconnaître la teneur en matière sèche d'un fourrage (% MS)

20 % MSLe jus s'écoule en pressant à la main une poignée d'herbe
25 % MSLe jus s'écoule en tordant à la main une poignée d'herbe
30 % MSEn tordant une poignée, les doigts s'humidifient de quelques gouttes
35 % MSEn tordant une poignée, les doigts s'humidifient mais sans goutte
40 % MSPas d'humidité sur les doigts en tordant les feuilles

Eliminer l’air de l’ensilage et de l’enrubannage

Pour une bonne conservation de l’ensilage et de l’enrubannage, il faut chasser au maximum l’air contenu dans le fourrage. Le tassement est donc primordial : couper fin et serrer les balles d’enrubannage ; hacher fin et prendre le temps de tasser fortement le tas pour l’ensilage. Le stockage doit ensuite être hermétique pour éviter l’entrée d’air. Une fois le stockage fermé, le fourrage va consommer le restant d’oxygène avec la fermentation anaérobie qui fera chuter le PH rapidement.

C’est ce procédé qui garantit une bonne conservation. Pour l’enrubannage, il est préférable d’entreposer les balles à leur place de stockage définitif dans les 48 heures après le filmage car ensuite la botte risquerait de se déformer, pouvant créer des entrées d’air. L’usage de conservateur n’est pas indispensable si les conditions d’une bonne récolte sont réunies. Il peut être utile si ce n’est pas le cas, voire pour des fourrages très riches en légumineuses.

Pour une bonne valorisation de l’ensilage par les animaux, il est préférable de faire le silo par couche afin d’avoir le même silo du début jusqu’à la fin et non du fond vers le début où l’on distribuera une succession de champ et non un peu de chaque champ à chaque ration.

Cette succession d’étapes est le gage d’une récolte de valeur pour améliorer l’efficacité alimentaire.

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