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Les questions que je me pose

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Les questions que je me pose sur les grandes cultures à côté de chez moi...

Pourquoi faut-il stocker de l’eau ?

Le dérèglement climatique fait alterner pluies abondantes et longues sécheresses. Stocker les excédents de pluie de l’hiver et du printemps permet de les restituer lorsque la plante en a besoin et que le sol fait office d’éponge, ce qui limite le ruissellement. Le stockage permet aussi de ne pas puiser à l’excès dans les nappes phréatiques et de satisfaire d’autres usages – l’arrosage des parcs ou des terrains de sport, services d’incendie.

Pourquoi faut-il moissonner la nuit ?

Blé, orge et colza arrivent à maturité en juillet. On a deux semaines pour récolter de grandes surfaces, avec un taux d’humidité inférieur à 15 % pour stocker les céréales en toute sécurité. On récolte à partir de 10 h ou 11 h le matin et jusqu’à 1 h ou 2 h la nuit, surtout si la météo annonce de la pluie. En cas de canicule, des arrêtés peuvent imposer la récolte de nuit pour éviter les incendies.

Pourquoi ne pas faire tout en bio ?

La conduite en bio implique un système complet avec notamment un mélange de cultures et un désherbage mécanique
ou manuel. Ces contraintes, les risques sanitaires et les rendements limités ont un coût, ce qui renchérit le prix des produits bios. Or, la demande n’est pas toujours adaptée. Les agriculteurs répondent donc dans la mesure du possible aux choix des consommateurs.

L’épandage de matières organiques est-il dangereux ?

Le fumier (forme solide qui mélange paille et litière) a un effet plus organique, le lisier (liquide, composé de déjections animales, d’eaux de lavage des salles de traite) qui a un effet plus fertilisant, les boues de méthanisation ou d’épuration, fertilisent les sols. L’épandage de matières organiques ne présente aucun danger pour l’homme et les agriculteurs limitent les odeurs désagréables d’ammoniaque et d’azote en retournant rapidement les sols.

Qu’y a-t-il dans les pulvérisateurs ?

Beaucoup d’eau, additionnée à moins de 1 % selon les besoins de phytosanitaires (fongicides, insecticides, herbicides), d’oligo-éléments en microdoses (cuivre, zinc, manganèse, bore) pour aider le démarrage ou le fleurissement, d’engrais minéraux (azote, potassium, phosphore), ou de substances de biocontrôle à base de produits naturels pour renforcer les défenses immunitaires… Les pulvérisations se font dans des conditions précises (vent, température, hygrométrie) souvent réunies la nuit.


Les questions que je me pose sur les élevages bovins à côté de chez moi...

Pourquoi ne pas tout faire en bio ?

En élevage bio, l’alimentation des bovins doit être bio, les fourrages également, les vaches doivent aller au pré un minimum de jours dans l’année… Ces obligations, le cahier des charges plus contraignant, les risques sanitaires, les fourrages plus limités en été et les rendements inférieurs ont un coût, ce qui renchérit le prix des produits bios. Or, la demande n’est pas toujours adaptée. Les agriculteurs répondent donc dans la mesure du possible aux choix des consommateurs.

Pourquoi les élevages sont-ils si grands ?

Contrairement ce que l’on trouve dans d’autres pays européens, les élevages français conservent une taille humaine adaptée au nombre de personnes qui travaillent sur l’exploitation. Il s’agit généralement d’exploitations familiales qui pratiquent un élevage extensif. 

Avec des troupeaux de 100 à 200 vaches, on est donc très loin des méga fermes de plus de 1 000 têtes et a fortiori des immenses feedlots* nord-américains de 100 000 à 150 000 animaux.

* Parc d'engraissement

Comment assurez-vous le bien-être animal ?

Il se construit au quotidien, en s’assurant de l’espace accordé à chaque animal, en veillant qu’ils ne se blessent pas, qu’ils sont toujours propres et en bonne santé… Les vaches restent le plus longtemps possible au pré où l’on vérifie qu’elles disposent d’eau et d’ombre en cas de forte chaleur. La salle de traite est parfois équipée d’un brumisateur.

Des animaux calmes, qui n’ont pas peur, témoignent d’un élevage serein.

Comment envoyer à l’abattoir des animaux que vous aimez ?

Travailler avec des animaux crée bien sûr une grande proximité. Chaque vache a son caractère, souvent un nom et parfois une certaine complicité avec l’éleveur. Il y a donc souvent un certain pincement au coeur de les voir partir… Mais le métier de l'éleveur, dont il tire son revenu, est de produire de la viande destinée à l'alimentation des populations.

Pourquoi ne pas privilégier les protéines végétales ?

Vouloir remplacer l’élevage bovin par une production équivalente de protéines végétales, c’est oublier qu’en allant paître dans des zones non cultivables, les vaches entretiennent le paysage et fertilisent le sol avec leurs bouses. Et que la production intensive de soja – qu’il faudrait irriguer et traiter – contribuerait à étendre et uniformiser les cultures, à supprimer des haies et donc à réduire la biodiversité ainsi que le stockage du carbone. Sans compter que les protéines végétales sont dépourvues du fer héminique - très biodisponible et exclusivement d'origine animale - dont l'homme a besoin.


Les questions que je me pose sur les vignes à côté de chez moi...

Pourquoi faut-il traiter ?

Le raisin est un fruit particulièrement fragile, aussi sensible au mildiou et à l’oïdium que la tomate du potager. Les traitements sont donc indispensables mais les vignerons utilisent de nombreux outils d’aide à la décision, des doses modulées, des solutions de biocontrôle, pour intervenir le moins possible et de façon plus ciblée. Ils reçoivent des bulletins techniques, surveillent la météo, mettent en commun leurs pratiques dans des réunions « bout de parcelle » et des groupes de progrès.

Qu’y a-t-il dans les pulvérisateurs ?

Il peut bien sûr s’agir de produits phytosanitaires, mais surtout de molécules ou de produits naturels microdosés : du soufre contre l’oïdium, du cuivre ou de l’écorce d’oranges contre le mildiou, de la chaux ou de l’argile contre les  icadelles… Les produits de biocontrôle permettent de limiter le recours aux phytos. Il peut s’agir d’éléments minéraux ou d’huiles essentielles pour booster la vigne. Et parfois de produits plus inattendus comme des huiles répulsives à base de résine de pin pour lutter contre le jaune de la vigne et éloigner les lapins…

Pourquoi autant d’engins mécaniques en viticulture ?

Tracteurs, machines à vendanger, tours antigel, matériel de cave… La vigne est une culture complexe et nombre de machines viticoles fonctionnent au gazole. Le matériel électrique commence à arriver… Mais il faut surtout savoir que l’agriculture est la seule activité économique à stocker du carbone. Au-delà des efforts des vignerons pour réduire leur consommation d’énergies fossiles, la vigne et les couverts végétaux jouent, à ce titre, un rôle essentiel.

Pourquoi tout n’est pas bio ?

En matière viticole, le bio crée des contraintes plus ou moins fortes selon les terroirs. Il impose des traitements plus fréquents dans les vignes pour les protéger du mildiou, donc un besoin en main d’oeuvre important, et un travail du  sol plus régulier. Au-delà des coûts d’exploitation, les risques de maladies et de pertes de récolte sont réels, et la demande n’est pas toujours adaptée.

Pourquoi les vignerons travaillent parfois la nuit ?

Les principaux traitements de la vigne se déroulent entre mai et juillet. Pour être pleinement efficaces, ils doivent avoir lieu sans trop d’humidité et à une température d’environ 20 °C. À cette période, c’est la nuit que les conditions sont optimales : il y a moins de vent, moins d’humidité et moins de chaleur, ce qui permet de diminuer sensiblement les doses de traitement. Au printemps, les tours antigel peuvent aussi provoquer des nuisances nocturnes lorsque le risque de gel est élevé.


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