L’adversité des conditions climatiques se renforce : après la sécheresse de 2022, ce sont les excès de pluviométrie qui ont parasité la campagne culturale 2023-2024 et qui compromettent à nouveau les emblavements de la prochaine. Le risque sanitaire est devenu omniprésent et concerne la quasi-totalité des productions. La menace de ratification imminente d’un accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur a par ailleurs suscité de l’incompréhension et de l’exaspération au sein du monde agricole.
L’élevage ligérien fait globalement preuve de résilience dans cet environnement. La collecte de lait de vache confirme sa reprise initiée en fin d’année 2023. L’engraissement de jeunes bovins s’inscrit aussi dans une dynamique positive dans un contexte de demande porteur, mais le cheptel reproducteur poursuit son érosion. Les abattages ligériens de volailles de chair poursuivent leur reprise depuis la crise de 2022 et dépassent même leur niveau de 2021 sur fond de consommation soutenue. Le marché des œufs de consommation bénéficie d’un contexte de demande similaire. En filière porcine, la production de porcs charcutiers se redresse après plusieurs années de recul. La collecte de lait de chèvre continue de se conforter.
Les grandes cultures et notamment les céréales d’hiver connaissent par contre des baisses de production inédites en Pays de la Loire en raison des conditions climatiques de la dernière campagne. Ces conditions adverses, également rencontrées dans d’autres régions du monde, contribuent à la tension des bilans mondiaux (recul des stocks) sur fond de perturbations géopolitiques. En horticulture et pépinière, le bilan de l’été et de l’automne est globalement convenable. Les conditions climatiques adverses ont fortement impacté l’offre et la demande de légumes. Le niveau de la récolte nationale de pommes, non encore stabilisé, fait l’objet de discussions entre les services de l’état et de la filière.
La région des Pays de la Loire est fortement exportatrice de produits agroalimentaires : 3,623 Mds € (soit 16 % du total de ses exportations). Les échanges de produits agroalimentaires ligériens ont ainsi enregistré un solde positif de 161 M€, alors que le solde global du commerce extérieur (tous produits confondus), dégage régulièrement un solde négatif (- 4,925 Mds € en 2018).
Face au changement climatique et à ses effets souvent délétères sur les activités humaines, chaque secteur est mis à contribution pour atténuer son empreinte carbone. Dans cette transition, l’agriculture est un secteur qui a de nombreuses particularités. Elle est à la fois source d’émissions énergétiques et non énergétiques. Occupant plus de la moitié des surfaces de France, elle joue aussi un rôle prépondérant dans le stockage du carbone des sols. Dans ce contexte, l’agriculture est mise à contribution à travers divers engagements, leviers et politiques portés à toutes les échelles, du global vers le local.
Quelle place pour l'agricuture dans une France aux ambitions d'atténuation du changement climatique ? (Mars 2023)