Les ensilages de maïs sont bien avancés en Mayenne et Sarthe. C’est en Loire-Atlantique, Vendée et sud Maine-et-Loire que les retards s’accumulent. La dépression de fin septembre a aussi fait des dégâts avec beaucoup de maïs et de tournesols couchés.
Ensilage, quelle stratégie adopter ?
Pour les ensilages restants, le minimum est d’attendre les 28-30 % de matière sèche et d’être sur sol portant. En deçà, les risques sont trop importants de ne pas atteindre les baisses suffisantes de pH dans les silos pour la conservation. Priorisez des coupes grossières, en laissant de la hauteur de coupe (plus de 45 cm, pour gagner 1 à 2 % de matière sèche). Une analyse de fourrage sera sans doute nécessaire pour réadapter les rations.
Les maïs couchés ont été causés par divers facteurs combinés : des enracinements superficiels, des sols engorgés d’eau, et des semis tardifs avec des tiges pas suffisamment lignifiées, des plantes avec beaucoup de gabarits et des insertions épi hautes. Il y a aussi sans doute des effets variétés notamment sur quelques-unes bien identifiées.
Un équipement spécifique à prévoir
Des équipements spécifiques de récoltes peuvent être adaptés aux différentes situations (becs rotatifs, kits spécifiques, becs à chaînes). La coupe directe méteil est appropriée en situation très versée, mais en ne récoltant que dans un sens, donc en limitant le débit de chantier. Les tentatives avec becs à chaine ont été peu probantes en situation totalement versée et délaissées pour la coupe directe.
Un bilan fourrager reste nécessaire pour estimer la part de maïs ensilage potentiellement conservé pour des récoltes en grains.
Pour les maïs grains, comme pour l’ensilage, les sommes de températures indispensables à la maturation ne sont pas présentes. Mais il n’est pas nécessaire d’attendre forcément les 32 % d’humidité du grain. On peut envisager une récolte autour de 35 % d’humidité sans impacter le rendement, en préservant la qualité sanitaire, en contenant les frais de séchage et en envisageant encore un semis de céréales en bonnes conditions derrière. Les risques de fusariose accentués par la présence de ravageurs de types foreurs sont importants et augmentent avec les retards de récolte. Un ordre de priorité est à prévoir : démarrer par les parcelles à grands gabarits les plus exposés à la verse, les parcelles fusariées et touchées par les foreurs (sources ARVALIS).
Pour les situations ultimes, c’est la moissonneuse à chenille qui finira le travail avec des intentions de grain humides et cela durera sans doute. Les CUMA sont plutôt réactives et ont anticipé les équipements.
Tournesols : quelle stratégie pour éviter les maladies ?
Les tournesols n’atteindront pas le taux d’humidité optimal de 9-11 % pour déclencher la récolte. Les maladies sur capitules s’installent et vont se développer de plus en plus (sclérotinia, botrytis...). Il est donc conseillé de récolter les parcelles avec des capitules marrons dès que les conditions de portance des sols seront réunies (se renseigner au préalable du taux d’humidité maximum accepté par les organismes de collecte). Pour les parcelles encore jaunes (même verte) il faut attendre que la maturité avance et espérer des récoltes en novembre.
Quelles conséquences sur les prochains semis ?
Ces retards entraîneront forcément des répercussions sur les semis suivants. Le principe agronomique de base reste en vigueur : semer sur sol ressuyé.
Des parcelles de blés ont déjà été semées. Attention, elles seront plus exposées aux risques de JNO (pucerons d’automne), salissement parcellaire (ray-grass et vulpin) et aux phytotoxicités liées aux applications d’herbicides racinaires associées aux forts cumuls de pluies (> 40-60 mm dans les 5-7 jours suivant l’application).
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