À la pluviométrie très soutenue depuis l’automne, viennent s’ajouter les épisodes orageux très denses et localisés avec des dégâts plus ou moins importants. Détails.
Renouveler les prairies abimées en passant par une dérobée d’été
Certaines parcelles ont été fortement abîmées par le pâturage de ce printemps en conditions humides, mais aussi ces derniers jours, sur la façade ouest de la région ou en Mayenne avec les très fortes pluies.
D’autres parcelles ne se sont pas "refaites" depuis l’été sec de 2022. C’est le moment d’envisager leur rénovation. Si vous ne souhaitez pas les intégrer dans une rotation céréalière, car elles sont proches du bâtiment par exemple, il est tout à fait possible de les réimplanter en prairies à l’automne 2024 sous couvert de méteil ou au printemps 2025. Pour faciliter leur réimplantation, il est préférable de mettre en inter-cultures une dérobée d’été qui va pomper l’azote libéré par la destruction de la vieille prairie. Parmi les dérobées d’été pâturables à l’automne et qui peuvent éventuellement être conservées sur l’hiver prochain, on privilégiera le colza fourrager ou un mélange colza-RGI. On peut également encore implanter un sorgho multi coupe pour du pâturage ou de l’affouragement en vert en août-septembre prochain. On choisira dans ce cas des variétés BMR à meilleure valeur. Le sorgho étant gélif, il ne pourra donc pas passer l’hiver. Il faudra donc soit réimplanter une prairie sous couvert en octobre, soit passer par une céréale d’hiver.
(Extrait Pousse de l’herbe 19/06 Chambre d’Agriculture/Seenovia)
Dégâts sur maïs ou maïs non semés
Globalement mis à part en Loire-Atlantique et le Nord-Ouest de la Vendée, une fenêtre météo avant la mi-juin a permis les semis de maïs. En Loire-Atlantique et Ouest de la Vendée, les sols hydromorphes ont retardé ceux-ci. Depuis, de forts épisodes pluvieux sur la façade ouest ainsi qu’en Mayenne ont pu les détruire.
En besoin de fourrages, quelles sont les alternatives restantes ?
Un semis ou re-semis de maïs devient risqué mais il pourrait encore s’envisager en changeant les semences pour de faibles précocités (S0-S1) ; ceci sous conditions que les distributeurs suivent et que les sommes de température soient suffisantes cet été pour assurer une récolte pas trop tardive.
Quelles alternatives au maïs ensilage ?
Le sorgho fourrager multi coupes (comme évoqué plus haut) nécessite un lit de semence fin et une terre réchauffée (12 °C minimum) pour une bonne levée.
Mais aussi le Moha qui est une espèce qui ne craindra pas les températures estivales. Son implantation est très rapide avec une montée à graine rapide dans les 50 jours après semis. Le Moha est soit à pâturer à un stade précoce, soit à récolter en foin à un stade plus avancé. Sa valeur énergétique reste plutôt faible, comme un foin de prairie naturelle, et sa teneur en azote soluble est faible.
Le colza fourrager est une alternative plus risquée. Sa croissance est rapide, mais cette espèce à des besoins hydriques plus importants que les autres solutions citées ci-dessus (en général, il est implanté vers août/septembre). Il pourra être pâturé au fil. Attention les limaces et les altises l’apprécient beaucoup.
S’il n’y a pas de besoin en fourrages sur l’exploitation, il est possible d’arrêter de s’acharner et de ne pas semer en se concentrant sur la bonne préparation de la campagne culturale prochaine. Cela concerne les parcelles les plus hydromorphes où des semis très tardifs de cultures de vente impacteraient aussi négativement l’année suivante.
Dans les zones les plus impactées, il est possible de faire reconnaitre le cas de force majeure et de déclarer à la PAC en SNE en étant payé des aides PAC de base. Il est possible aussi d’implanter un couvert riche en légumineuses avant le 15 juillet et de demander l’aide aux légumineuses fourragères (sous conditions).
Anticiper les manques de fourrages et de trésorerie
Pour toutes les exploitations en difficulté de production de fourrages ou de paille, des bourses de mise en relation acheteurs/vendeurs de fourrages et pailles sont conduites sur les départements 44,72 et 85, achat groupé de paille en 53 : se renseigner auprès de votre antenne Chambre ou sur AGRI44, AGRI53, AGRI85 ou AGRI72.
Sur nombre d’exploitations, les conséquences des aléas pourront être lourdes à très lourdes sur la trésorerie : rendements des cultures moindres, pertes en volume et qualité sur les récoltes d’herbe, coûts des intrants, achats de fourrages, de pailles, etc. Ces impacts économiques seront mesurables dès cet été et surtout en automne. Avec les conseillers d’entreprise de REAGIR, nous conseillons d’anticiper l’évolution de la trésorerie. Revoir son plan de trésorerie permettra, si besoin, de prendre les décisions de gestion adaptées.
Contact accueil REAGIR - Tél. 02 53 57 18 32