Grande culture,
Prairie
Dernière mise à jour le 11 février 2025
Avec les étés plus ou moins secs que nous connaissons, la période d’affouragement d’été est souvent de plus en plus longue. Récolter du foin et le redistribuer deux semaines plus tard pose une vraie question d’opportunité. Faire des stocks d’herbe sur pied pour prolonger le pâturage en été permet des économies. C’est un choix qui s’anticipe : le choix des parcelles à débrayer pour du stock sur pied peut se faire dès le mois d’avril.
Le principe est relativement simple, il s’agit de laisser s’accumuler de l’herbe sur des parcelles lorsque la croissance est supérieure aux besoins des animaux, en mai-juin, pour la consommer plus tard lorsque la pousse de l’herbe deviendra inférieure à la consommation des animaux. Cependant, c’est une technique qui n’est pas adaptée à toutes les exploitations ! On cherchera en priorité à faire pâturer au maximum pendant la pousse. La constitution de stock sur pied est donc réservée aux élevages herbagers ayant suffisamment de surface de pâturage !
La réalisation de stocks sur pied est possible en élevages allaitants et laitiers ayant au minimum 35 - 40 ares d’herbe par UGB. Il est adapté à des animaux à besoins modérés, pour lesquels le fourrage pâturé sera au moins aussi bon que le foin qui aurait pu en être fait : génisses, vaches ou brebis gestantes, boeufs... Il est aussi possible avec des vaches ou chèvres laitières en adaptant la complémentation au niveau de production.
Le choix des parcelles est primordial pour les stocks sur pied : on va chercher à maintenir une valeur alimentaire correcte. Pour cela, on choisira des parcelles riches en légumineuses. Heureusement, nous observons cette année beaucoup de trèfles dans nos prairies ligériennes, il ne restera qu’à choisir les prairies avec la bonne réserve utile ! En décalant le pâturage, le stade des graminées avance et elles perdent en valeur alimentaire. Pour limiter cette baisse de valeur, privilégier des prairies riches en légumineuses (40 à 50%), qui contribuent fortement à la biomasse en été. Certaines légumineuses conservent leur valeur alimentaire plus longtemps que d’autres : même au stade floraison le trèfle blanc est proche d’1 UFL. On préfèrera des mélanges multiespèces à base de graminées non remontantes telles que le dactyle, la fétuque élevée, la fléole. Attention à la remontaison de certaines variétés de ray gras anglais.
La prairie étant pâturée à l’été, en période chaude avec un potentiel stress hydrique selon les aléas météorologiques, on choisira des parcelles avec une réserve en eau qui permette un prolongement de la croissance en début d’été. Dans les parcelles superficielles de moins de 20 cm de profondeur, sableuses, ou très caillouteuses, l’herbe risque dedessécher rapidement les jours de forte chaleur.
Eviter les parcelles infestées de rumex ou chardons, car le temps de repousse important leur permettrait de grainer !
Anne-Sophie MASSON, conseillère prairies, Chambre d’agriculture des Pays de la Loire