Le contexte 2024 est marqué par une baisse des prix des engrais minéraux avec un retour vers la moyenne pour l’azote (l’origine synthétique permet une adaptation plus rapide au marché mais reste sensible au prix du gaz) mais pas encore pour le phosphore revenu aux valeurs de 2021 (l’origine minière rend les ajustements plus lents). La potasse rejoint la moyenne mais reste encore au-dessus des valeurs de 2021. Ces fluctuations importantes devraient favoriser les échanges paille-fumier initiés par le critère économique et pérennisés par les critères sociaux.
Contrat gagnant-gagnant
Le contrat est l’aboutissement d’une négociation entre les deux parties selon le contexte local et la proximité des parcelles. Il est basé sur la confiance, la transparence et l’intérêt mutuel. En disposant d’une analyse de l’effluent, on ajuste au mieux l’échange.
Il doit comporter : l’identification des deux parties, l’objet de l’échange, les engagements réciproques, la durée, les conditions de résiliation et les cas de force majeure.
Définir les modalités
Qui échange quoi ?
Un échange équitable doit tenir compte de la quantité de paille ou d’effluent fournis, de la quantité d’humus fournie au sol et des éléments minéraux disponibles dans l’année suivant l’apport. Pour cela, on peut calculer une valeur agronomique qui tient compte de la valeur de l’humus, de la composition en azote, phosphore et potasse et du coût de l’unité du marché (ammonitrate 33,5 pour l’azote, super phosphate triple pour le phosphore et chlorure de potassium pour la potasse).
Exemple pour un échange de paille et de fumiers de bovins :
* Source : Cotation engrais web-agri
** Source : Cotation engrais Mes Marchés 2017-2022 pour le prix des engrais et 2020-2024 pour la valeur agronomique
Qui fait quoi ?
En général la paille est issue de céréales, prise en andain derrière la moissonneuse batteuse. Les matières organiques (fumiers, lisiers, digestats…) sont prises sur le stockage ou à la vidange des bâtiments d’élevage. La valeur économique est donc calculée en tenant compte de la main d’œuvre et du coût de mécanisation. Le rapport d’échange est à 0 pour l’exemple d’échange paille-fumier si :
- la distance vers les parcelles concernées est comparable,
- le pressage et le transport de la paille est géré par le céréalier,
- le transport et l’épandage de l’effluent est géré par l’éleveur.
Respecter les règles
Les effluents d’élevage sont considérés comme des « déchets » et doivent être valorisés dans le cadre d’un plan d’épandage. Il y a donc des obligations règlementaires concernant l’export d’effluent, même dans le cadre d’un échange paille-fumier. La réglementation impose la présence de bordereaux d’export / import pour les cahiers d’épandage et la mise à jour du plan d’épandage pour assurer la traçabilité de toutes les parcelles recevant des effluents d’élevage.