Le principal poste est la fermentation entérique des animaux. Il représente 50 % des émissions de gaz à effet de serre d’une exploitation laitière mais varie peu d’une exploitation à l’autre et n’explique pas des résultats plus faibles.
La gestion des déjections et les pratiques de fertilisation
La gestion des déjections et les pratiques de fertilisation représentent 27 % de l’empreinte carbone d’une exploitation laitière. Ce poste comprend le mode et la durée de stockage des déjections, l’épandage des engrais organiques et minéraux ainsi que les émissions nécessaires à la fabrication des engrais minéraux achetés par l’exploitation. Ce poste est principalement émetteur de protoxyde d’azote (N2O). Ce gaz possède un pouvoir réchauffant très important puisqu’une molécule de N2O émise dans l’atmosphère équivaut à l’émission de 273 molécules de dioxyde de carbone (CO2). Les meilleurs résultats d’empreinte carbone présentent un poste fertilisation de 25 % inférieur à la moyenne. Il s’agit donc d’un poste à ne pas négliger pour répondre aux objectifs de réduction de -46% en agriculture.
L'apport d'azote
En système conventionnel, à la suite d’une analyse statistique, c’est l’apport d’azote minéral qui ressort comme principal critère explicatif. Les exploitations valorisant au mieux les déjections organiques pour optimiser et réduire les apports d’azote minéral sont ceux qui ressortent les plus faibles sur ce poste. L’objectif serait d’être en dessous de 20 unités d’azote minéral par hectare de surface fourragère pour un système entre 30 - 50 % de maïs dans la SFP lait et à moins de 47 UNmin/ha SFP pour un système à plus de 50 % de maïs dans la SFP lait. Pour atteindre ces niveaux de fertilisation minérale il est nécessaire d’avoir une très bonne maitrise et valorisation des déjections de l’exploitation.
L’objectif sera de maximiser la valorisation par la plante de l’azote organique et choisissant la meilleure période d’apport en fonction du type de déjections et des besoins. Le type de matériel utilisé impact fortement la valorisation de l’azote contenu dans les déjections mais aussi les émissions de gaz à effet de serre. Malgré un surcoût l’injection ou les pendillards auront des impacts positifs et doivent permettre en contre partie de réduire les achats d’engrais minéraux. Pour les fumiers épandus sur maïs, privilégiez un enfouissement rapide.
En complément de son impact sur les émissions de GES, une bonne gestion des déjections et de leur épandage permet de réduire les émissions d’ammoniac et d’améliorer la qualité de l’air.
Voir le diagramme répartition des postes d’émission de gaz à effet de serre en élevage laitier
Contact : Charlotte MORIN