Prairie
Dernière mise à jour le 11 septembre 2024
La fertilisation des prairies peut être assurée par les matières organiques. Bien ajuster cette fertilisation permet d’assurer une alimentation équilibrée pour produire une herbe de qualité, tout en préservant la pérennité des prairies et la diversité de la flore. Par rapport aux pratiques courantes, cela consiste à élargir le périmètre d’épandage sur prairies en vidant sa fosse à lisier, et de garder un peu de fumier, d’habitude réservé au maïs.
Que la fertilisation azotée soit organique ou minérale, elle se raisonne de la même façon en utilisant la méthode des bilans appliquée à la prairie. La comparaison entre les besoins en azote de la prairie (exportations) et les fournitures définit le besoin de fumure azotée nécessaire pour réaliser le rendement objectif.
Les fournitures peuvent provenir de différentes sources : fourniture par le sol, restitutions au pâturage (fèces et urines) et fixation symbiotique par les légumineuses.
Pour la fertilisation phospho-potassique, les apports se raisonnent selon l’utilisation de la prairie (pâturage ou fauche) et l’historique de fertilisation (fréquence et nature des apports minéraux ou organiques).
Les besoins de fumure peuvent ensuite être réalisés sous forme organique et/ou minérale.
Au niveau sanitaire, seuls les fumiers et fientes de volaille non compostés sont déconseillés sur les prairies pour éviter les risques de botulisme. La bactérie Clostridium botulinum produit un puissant poison : la neurotoxine botulique.
Elle peut se développer sur les cadavres d’animaux d’élevage restés dans le fumier :les oiseaux et rongeurs, les placentas… Cette maladie, certes rare, peut décimer tout un troupeau. Pour les autres engrais organiques, au-delà du respect de la directive Nitrates (tableau 1), on privilégie certaines périodes d’épandage selon la nature des effluents :
La quantité d’effluent épandu est calculée selon la valeur de l’effluent et sa capacité à minéraliser rapidement. Le coefficient d’équivalence Keq indique la proportion de l’azote qui est minéralisé dès la 1re
année. En multipliant la teneur en azote de l’engrais par ce Keq, on obtient une équivalence en azote minéral.
Ainsi 15 t/ha de fumier de bovins à 5 uN/t épandus à l’automne fournissent l’équivalent de 15 x 5 x 0,2 = 15 unités d’azote minéral l’année d’épandage. La fourniture d’azote par la minéralisation les années suivantes est prise en compte dans les fournitures du sol dans le calcul de la méthode des bilans. 20 m3/ha de lisier de porc à 5 uN/m3 au printemps fournissent l’équivalent de : 20 x 5 x 0,5 = 50 uN/ha. La valeur des engrais de ferme varie énormément d’une situation à l’autre et au cours du temps. Par exemple, la teneur en azote du lisier de bovins varie de 1 à plus de 3 kg N/m3.
Pour piloter sérieusement sa fertilisation, il est donc indispensable de faire des analyses.
Le principe est de prélever en plusieurs endroits pour constituer un échantillon représentatif.
Quel que soit l’effluent, l’emmener immédiatement en glacière au laboratoire ou le congeler.
Les engrais de ferme sont particulièrement intéressants pour assurer l’entretien en phosphore et potasse des prairies. Le phosphore et la potasse des engrais de ferme sont presque aussi bien valorisés que les engrais minéraux : 80 à 95 % pour le phosphore (70 % pour le compost bovin), 100 % pour la potasse.
Les besoins en P et K sont principalement sur les prairies fauchées qui ne bénéficient pas des restitutions par le pâturage. Les légumineuses de fauche, comme la luzerne et le trèfle violet sont fortement exportatrices en potasse et bénéficieront d’apport d’effluents pailleux riches en potasse (fumiers et composts).
Au-delà des effets fertilisants, le fumier a un effet amendant sur la prairie qui est bénéfique au bon fonctionnement du sol (ressource nutritive des lombriciens, champignons et micro-organismes du sol). Il existe sur les exploitations un enjeu sur la répartition des matières organiques en particulier sur prairies. Il est inutile de « gaspiller » des effluents en les épandant sur des parcelles dont le sol fonctionne très bien et donc minéralise bien et qui n’en ont pas besoin. Surtout si dans le même temps ,d’autres prairies, parfois plus éloignées du siège, voient leur productivité diminuer par manque d’entretien.
Au-delà de la fertilisation, il ne faut pas oublier que ce sont aussi les bonnes pratiques d’utilisation et de valorisation de la prairie qui permettront de les faire durer dans le temps.
Après les retards des récoltes de maïs à venir, les implantations de prairies de moyenne et longue durée peuvent être sécurisées grâce à une implantation sous couvert de céréale tardive et de protéagineux.
Pour en savior plus, consulter la page du projet ProcerHerb.
N’hésitez pas à contacter votre conseiller prairies du secteur :