Conséquences visuelles sur les céréales ; on observe des plantes dont les feuilles s’enroulent sur elle-même en pleine journée, orientées vers le ciel en espérant une pluie. Dans les cas les plus graves, on assiste au dessèchement des plantes avec parfois plus aucune feuille de verte sur les blés.
Ces épisodes ne sont pas si occasionnels mais ce qui est remarquable, c’est que cela s’ajoute à une longue période de températures au-dessus des moyennes et des cumuls hydriques en dessous. Mis à part le mois de janvier, on assiste depuis cet hiver à une douceur exceptionnelle qui a permis un développement précoce des céréales. On remarque aussi un déficit hydrique depuis fin avril mettant à mal les parcelles à faible réserve utile. La précocité de ce phénomène est remarquable, il devance celui de 2011 de quelques jours et même celui de 1976 (en espérant qu’il ne dure pas aussi longtemps).
Que pouvons-nous craindre de telles conditions sur le rendement des céréales ?
Un épisode de sécheresse sur du blé n’a pas le même impact en fonction du stade auquel la plante subit ce stress. En effet, entre le stade dernière feuille étalée et la floraison, c’est la composante nombre de grains par épis qui risque d’être altérée. Au-delà de la floraison, c’est le poids de mille grains qui peut en pâtir et diminuer. En Pays de la Loire, nous étions en moyenne à fin floraison lors de ces épisodes échaudants.
Des conditions différentes selon les réserves utiles
La réponse à de telles conditions sera très différente en fonction des zones climatiques et du contexte pédologique. Les terres assez superficielles seront les premières concernées par ce phénomène. Pour ceux qui en avaient la possibilité, un passage voire des passages d’irrigation permettent de pallier au déficit. Sur les situations à forte réserve, l’impact devrait être moins important. La douceur de l’automne et l’absence d’excès d’eau a permis d’excellents enracinements qui devraient permettre de faire le dos rond encore quelques temps.
Si on essaie de chiffrer les pertes de rendement liées à ces phénomènes : un stress entraînant une diminution du PMG de 50 g à 35 g occasionnerait une baisse de rendement de 25 à 30 %. Difficile d’affirmer que nous aurons de telles conséquences sur l’ensemble de la région mais c’est un scénario qui peut s’avérer exact dans les situations où on observe un dessèchement des plantes avec moins de 50 % des premières feuilles encore vertes. Avec ces chiffres et pour exemple, le rendement d’une parcelle séchante (potentiel de rendement historique moyen à 65 q/ha) chuterait à 45 – 50 q/ha.