Le CSP est principalement un échange entre le conseiller et l’agriculteur. Il peut se conclure par un tour de quelques parcelles pour analyser certaines problématiques et pour mieux comprendre les enjeux de l’exploitation.
Le conseiller réalise un diagnostic de l’exploitation par une approche globale des pratiques agricoles et identifie les leviers d’actions.
Conseiller et agriculteur discutent de la conduite des cultures, des principaux bioagresseurs et des différentes stratégies utilisées à l’échelle du système de culture, afin de pouvoir décliner ensuite un plan d’action adapté. Le conseiller se sert des essais et des projets de recherches conduits par la Chambre d’agriculture pour réaliser ses propositions et les appuyer avec des chiffres concrets et leviers testés sur le terrain.
Ce rendez-vous permet de remettre les objectifs de l’agriculteur au centre du système d’exploitation et d’échanger sur les différentes façons de les atteindre.
Témoignage d’un agriculteur sur la réalisation de son CSP en individuel
M. JAVELLE, agriculteur dans la Sarthe (240 ha, bovins lait et cultures), a accepté de nous partager son expérience du CSP.
Le rendez-vous répond-il aux attentes ? Qu’en est-il ressorti ?
« Oui le rendez-vous a répondu à mes attentes car il permet de se remettre en question et trouver des moyens à mettre en œuvre pour baisser les intrants phytosanitaires. On ne traite pas par plaisir mais je retiens qu’on traite trop par rapport aux IFT des références régionales*. Mais les années se suivent et se ne ressemblent pas. »
Les leviers à mettre en place semblent-ils réalisables et cohérents ? Comment les mettre en place ?
« Oui, on n’a rien dit d’impossible à mettre en œuvre. Je vais aussi interroger mes voisins sur leurs pratiques car étant dans la même zone, nous avons potentiellement les mêmes problématiques. Dans les parcelles de colza, j’envisage de ne réaliser plus qu’un passage de fongicide contre sclerotinia, alors que j’en faisais systématiquement deux. Pour le blé, je pense supprimer le premier traitement fongicide au stade 2 – 3 nœuds, si les seuils de risques pour aucune maladie foliaire ne sont franchis. D’abord, je pense réaliser ces changements seulement sur des bandes témoins sur deux parcelles avant de les généraliser. Dans les parcelles avec problématique ray grass et vulpins potentiellement résistants, je vais réaliser un labour tous les 4-5 ans (temps nécessaire pour la disparition quasi-totale de stock semencier du sol de ces adventices) ».
RAPPEL : Le CSP est un document associé à une exploitation et permet à toutes les personnes de cette entreprise détenant un Certiphyto de le renouveler. Deux CSP doivent être réalisés par tranche de 5 ans espacés minimum 2 ans et maximum 3 ans. Le premier CSP doit être réalisé avant le 31 décembre 2023. Prenez rendez-vous au 02 53 57 18 31.
*Les IFT des références régionales sont issus de la dernière enquête du dispositif « Pratiques culturales » sur la campagne 2016-2017.
Cecilia Moltrasio et Adeline Chastrusse