Evaluation des stocks
A partir des données enregistrées dans les fermes de références, il s’avère possible d’apprécier les volumes de fourrage et de concentré nécessaires à l’alimentation globale du troupeau. Pour apprécier globalement l’efficacité du système d’alimentation, les besoins totaux prennent en compte à la fois la quantité de fourrage et de concentré ramenés à l’UGB.
Détermination du nombre d’UGB
Avec le critère « UGB par vêlage », on approche globalement le nombre d’UGB et ce en fonction du système de production. A titre indicatif, pour différents systèmes de production la correspondance est la suivante : 1,7 UGB/vêlage en système naisseur ; 1,82 UGB/vêlage en système naisseur-engraisseur ; 2,1 UGB/vêlage en système NE Boeufs.
Prévision de stocks alimentaires
Tableau : Prévisions de stocks par UGB
| Naisseur | Naisseur engraisseur | N.E. boeufs |
Fourrages stockés/UGB (t de MS) | 2,4 | 2,5 | 2,3 |
Concentré/UGB (t de MS) | 0,38 | 0,65 | 0,27 |
Par exemple, une exploitation ayant réalisé 60 vêlages dans un système naisseur compte :
- 1,7 UGB * 60 vêlages = 102 UGB
- et nécessite102* d’un besoin de 245 tonnes de MS de fourrages ( 2,4 tonnesx102 UGB)
Ce calcul rapide aide à apprécier les besoins en fourrages du cheptel.
Allotement des animaux
Plus que jamais, l’allotement des différentes catégories bovines retrouve tout son intérêt pour alimenter en fonction des besoins. De ce fait on peut ajuster les apports de fourrages et des concentrés. En élevage allaitant, les animaux prioritaires en début de période hivernale concernent :
- les vaches en vêlage de fin d’été et début d’automne pour lesquelles les besoins demeurent élevés jusqu’à la mi-janvier pour assurer la production laitière et la reproduction :
- les génisses de première année nécessitant un maintien du niveau de croissance de 650 g par jour au minimum
- les bovins en finition : taurillons, vaches de réforme…
Autonomie alimentaire
Le nouveau contexte de prix des matières premières nécessite de revoir les stratégies d’autonomie et d’approvisionnement en concentrés des animaux. Les options permettant de recouvrer de l’autonomie alimentaire à partir des surfaces de l’exploitation sont en général bénéfique au point de vue du revenu aussi bien avec une option céréales comme avec une option maïs ensilage.
Pour les systèmes de production, plus orientés vers l’engraissement, il s’agit autant que possible de conforter l’autonomie du système d’alimentation pour être moins dépendant de la hausse des concentrés.
Apprécier l’état corporel des vaches pour piloter l’alimentation
L’appréciation de l’état corporel des vaches allaitantes ayant vêlée à l’automne est un bon repère de conduite car il permet de raisonner au mieux l’alimentation hivernale. Afin d’assurer un retour des chaleurs dans un intervalle de deux mois après le vêlage, l’objectif est de maintenir les vaches dans un état corporel compris entre 2,5 et 3. Une sous-alimentation limitée pourra être tolérée si la note atteint au moins 3 au moment du vêlage. Elle est par contre impossible pour des animaux maigres (note égale ou inférieure à 2).
Des besoins élevés
Pour satisfaire l’ensemble des besoins de la vache allaitante au moment de la mise à la reproduction, le niveau de la ration est élevé. A titre d’illustration, le tableau ci dessous donne les apports recommandés par l’INRA pour des vaches de 750 kg après vêlage produisant 8,5kg de lait par jour en fonction de leur état à la rentrée en stabulation.
Tableau : Apports recommandés pour des vaches ayant vêlé à l’automne
Vêlage de fin d’été | Etat à la rentrée en stabulation (note d’état de 0 à 5) |
Bon > 3.0 | Moyen (2.0 à 3.0) | Faible < 2.0 |
UFL | PDI | UFL | PDI | UFL | PDI |
Période de reproduction | 9.4 | 875 | 10.0 | 925 | 11.2 | 1 035 |
Milieu de lactation (4e à 6e mois) | 6.9 | 625 | 7.6 | 690 | 8.6 | 780 |
Ce tableau illustre le niveau important des besoins de la vache dès à présent et ce jusqu’à la mi-janvier afin de s’assurer de la réussite de la gestation. De même, on constate que la ration globale doit satisfaire un équilibre de 90 g de PDI par UFL. Tout excès d’azote n’apportera rien de plus mais ce déséquilibre peut avoir des effets négatifs. Un déficit azoté limitera la production laitière. Selon le type de fourrage, le niveau d’apport de concentré variera pour tendre vers un équilibre entre les apports énergétiques et azotés.
Effectuer des analyses individuelles des fourrages permet une correction énergétique et azotée d’autant plus précise et efficace : un bon moyen de limiter les charges alimentaires.