Les biodéchets, souvent issus des déchets de cuisine et de table (DCT), peuvent être une ressource précieuse pour l’agriculture, à condition de respecter une réglementation sanitaire stricte.
Biodéchets : quel intérêt pour les agriculteurs ?
Les déchets de cuisine et de table (DCT) sont susceptibles de contenir des sous-produits animaux (viande, œufs, lait…). A ce titre, suite aux épizooties qui se sont développées au XXè siècle, ces biodéchets sont encadrés par une réglementation sanitaire très stricte. Il faut garantir la suppression des microorganismes pathogènes avant de pouvoir utiliser ces matières comme fertilisants pour des productions alimentaires (cultures, prairies, légumes…). 2 process sont possibles : le compostage et la méthanisation. Lors du compostage, c’est la montée en température du tas qui hygiénise le déchet. La méthanisation, elle, n’a pas cet atout. Une phase préalable de chauffe est nécessaire afin d’hygiéniser les déchets alimentaires avant leur injection dans le méthaniseur.
Compostage de proximité : quel retour au sol possible ?
Le « compostage de proximité » est un statut dérogatoire au sein de la réglementation européenne encadrant le traitement des biodéchets. Il permet dans des situations très précises de réaliser du compostage partagé ou d’établissement (écoles, EHPAD…). La matière obtenue après maturation des DCT n’est pas considérée comme hygiénisée, elle conserve son statut de déchet. Le « compost de proximité » ne peut par conséquent pas être épandu sur les terres agricoles, contrairement aux composts normés.
La matière organique : un élément fondamental pour les sols agricoles
La matière organique améliore la structure des sols, leur fertilité, elle régule les flux d’eau, est le support de la vie qui s’y développe. Les déchets alimentaires, comme les déchets verts, peuvent constituer une ressource intéressante. Encore faut-il que les produits organiques qui en sont issus (composts, digestats…) correspondent aux besoins des exploitations agricoles locales et qu’ils soient qualitatifs. A ce titre, la Chambre d’agriculture peut être un partenaire à vos côtés pour mettre en place, en concertation avec les exploitants, des filières de valorisation des biodéchets adaptées à l’agriculture de votre territoire. Une piste intéressante pour développer l’économie circulaire locale !