Sur les prairies de longue durée, l’analyse de sol est difficile à interpréter
Dans les parcelles en cultures annuelles, l’analyse de sol donne une bonne estimation de la disponibilité des éléments phosphore et potasse pour les plantes. Avec une prairie pérenne à système racinaire dense et profond, le prélèvement de sol n’a pas été codifié. Faut-il garder une partie du feutrage racinaire ? Jusqu’à quelle profondeur prélever ? Dans ces conditions peu normalisées, l’analyse de sol se révèle peu pertinente pour les prairies de longue durée. A l’inverse, l’analyse d’un échantillon d’herbe reflète l’absorption (insuffisante ou excessive) du phosphore et du potassium. Elle permet ainsi de diagnostiquer l’état de nutrition de la prairie.
Sur prairies installées…
L’analyse peut être réalisée quel que soit le mode d’exploitation sur des prairies naturelles ou temporaires implantées depuis plus de 2 ans. Attention toutefois aux associations graminées–trèfle blanc comportant une proportion de trèfle blanc supérieure à 25 % au printemps. En effet, le diagnostic n’est utilisable qu’à la condition d’éliminer le trèfle de l’échantillon à analyser ou de préciser son pourcentage dans l’échantillon.
En pleine pousse…
Des conditions climatiques difficiles (manque ou excès d’eau dans le sol, températures excessives ou trop basses) peuvent perturber la croissance et l’absorption des éléments minéraux par la prairie. Il faut donc prélever les échantillons dans une prairie en croissance régulière (Mai - Juin). Le prélèvement doit s’effectuer lorsque la production fourragère atteint au minimum 2 t MS/ha (herbe à mi-mollet). Il est donc plus facile de faire le diagnostic sur des parcelles destinées à la fauche.
L’interprétation des résultats
L’analyse des résultats est toujours réalisée en fonction de la teneur en azote de l’herbe, élément majeur de la nutrition minérale de la prairie. Un indice de nutrition exprimé en % est calculé pour chaque élément. Il représente « l’écart » entre l’état de nutrition optimum (100 %) et l’état de nutrition réel de la prairie. Le résultat permet de valider les pratiques de fertilisation pour un indice entre 80 et 100 % ou de les ajuster si les indices sont trop faibles (< 80 %) ou trop élevés (> 100 %).
Les analyses foliaires peuvent être réalisées dans quelques parcelles représentatives des différentes catégories de prairies de l’exploitation (prairies pâturées par le troupeau principal, prairies exclusivement fauchées, prairies de fond exploitées en foin puis pâturage…). Elles permettront d’orienter sa stratégie de fertilisation en repensant la répartition des matières organiques, en réalisant des impasses sur certaines parcelles ou à l’inverse en ayant recours à des apports phospho-potassiques sur d’autres prairies.
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