Tous les semis de cultures d’hiver ne se sont pas réalisés :
- En Vendée par exemple, quasiment rien n’a été semé dans le marais, 90 % semés en plaine et 50 à 65 % en Bocage.
- En Sarthe : +/-70 % des semis réalisés
- En Loire-Atlantique : 50 à 60 %, toujours avec de fortes variations selon les secteurs.
Mais toutes ces surfaces semées ne seront pas conservées : il y a de la casse. De nombreuses parcelles semées ont été noyées, avec de nouveaux semis à envisager.
Mis à part des semis tardifs, beaucoup de couverts ont néanmoins été semés. Les sols nus aujourd’hui sont ceux qui étaient censés être semés en céréales d’hiver mais qui n’ont pas pu l’être.
Si les parcelles n’ont pas pu être semées, les reports s’orienteront vers des cultures variées en fonction des zones, des besoins en paille, et de la portance des sols. En effet, pour des semis après mi-février, il est judicieux de se tourner vers d’autres cultures.
Le graphique ci-dessous, issu d’essais Arvalis 2000/2013/2020 menés à La Jaillère (44) et Saint Fort (53) donne une indication quant aux potentiels atteignables par différentes espèces pour des semis extrêmement tardifs (semis du mois de mars des années considérées). L’orge de printemps offre des niveaux de productivité supérieurs aux autres céréales (perte de seulement 40 % par rapport à un semis de céréales à l’automne).
Graphique : potentiel d’une céréale semée tard au printemps (mars) en limon hydromorphe en pourcentage d’un semis d’automne de la même année (Arvalis)
Si les sols sont aptes, les reports sur orge de printemps, blé de printemps ou protéagineux de printemps sont envisageables. L’orge de printemps est l’option la plus envisagée selon nos retours. En zone de marais sud Vendée, des reports sur blé dur de printemps et pois chiche constituent une alternative.
On n’échappera pas non plus à des situations sans semis de fin d’hiver avec du maïs derrière maïs sur des sols tassés si les conditions de récolte ont été difficiles.
Tournesol, sarrasin, soja (on constate de nouvelles offres contractuelles), et lentille constituent d’autres options.
Le désherbage d’hiver des céréales
En fait, le décalage des semis a largement contribué au désherbage. C’est le seul point positif à ce retard de semis subi, il contribue à réduire considérablement le risque de salissement (source Arvalis).
Qu’en est-il du rattrapage des désherbages des céréales à paille semées ? Pour les quelques parcelles désherbées ou non à l’automne mais labourées et semées vers la fin novembre, il n’y a pas d’urgence actuellement, même si des levées de ray-grass sont constatées (source Arvalis). Le désherbage chimique sera à prévoir avant le stade fin-tallage des céréales.
Pour les parcelles non désherbées et semées avant fin octobre (avec ou sans labour), le salissement en ray-grass et/ou vulpin peut être plus important (selon les secteurs). Un désherbage chimique sera vivement recommandé dès que possible car les graminées sont déjà très avancées en stades. De manière générale, les interventions sur les parcelles ne seront pas possibles avant début février et seulement si les bonnes conditions météorologiques reviennent.
Plusieurs options de désherbage possibles
La première serait d’intervenir en sortie hiver avec des produits « d’automne » sur des adventices « jeunes ». C’est techniquement possible mais il faut se renseigner sur l’aspect réglementaire (stades des cultures et dates maximum d’application des produits), que les parcelles soient portantes, avec des mauvaises herbes peu développées.
La deuxième option est l’usage des antigraminées foliaires à spectre large. Deux familles de produits conviennent pour des désherbages de base : celle à base de mésosulfuron/iodosulfuron et celle à base de pyroxulame (non utilisable sur orge et avec restrictions sur triticales).
On constate aussi d’autres difficultés : des colzas pourris par l’excès d’humidité. Il y a des interrogations sur l’approvisionnement en paille pour les éleveurs ou sur la disponibilité des semences en céréales de printemps notamment.
En matière de fertilisation pour les céréales d’automne semées : même si l’on peut penser (et c’est clairement constaté) qu’une forte pluviométrie depuis le premier septembre entraine des probabilités de faibles niveaux de reliquats, le RSH reste conseillé pour évaluer la fertilisation complémentaire.
Les conseillers en agronomie de la Chambre d’agriculture restent à votre disposition.