Les prairies multi espèces sont plus souples en gestion et plus résistantes faces aux aléas climatiques. La densité de semis se raisonne en nombre de graines/m2 en fonction du PMG de chaque espèce. La densité recherchée ce situe entre 1 200 à 1 500 graines/m2. Par exemple un mélange de 6 kg de RGA tétraploïde + 6 kg de RGA diploïde + 5 kg de fétuque élevée + 3 kg de trèfle blanc on obtient une densité de 1300 graines /m2 avec 38 % de légumineuses.
Pour favoriser la levée des légumineuses il est important de ne pas semer à plus de 1 cm de profondeur et dans l’idéal de semer à la volée pour éviter une concurrence sur le rang. Différentes solutions pour semer en surface : lever les descentes (bottes ou disques), semer avec un semoir DP12 ou semoir à rampe avec soufflerie ou au vicon, semoir pneumatique, etc...
Le semis naturel est aussi une solution économique : laisser des épis arriver à maturité soit par une coupe de foin avancée soit après un pâturage en ne fauchant pas les quelques épis rebelles avant juillet voire août pour laisser la capacité aux légumineuses d’arriver à maturité et d’assurer la couverture du sol pendant les périodes les plus chaudes afin d’éviter une sécheresse de surface.
Pourquoi semer sous couvert ?
- Semis de prairie plus tardif (courant octobre 2024) pour éviter la mortalité des légumineuses
- Espèces prairiales semées plus lentes d’implantation (fétuques) qui pourraient être envahi par des adventices
- Limite l’érosion et le tassement du sol par les pluies hivernales
- Faire plus de rendement sur la 1ere année d’exploitation
Intérêts techniques
- Agronomique : améliore la portance par le système racinaire, limite le salissement, pas besoin d’engrais minéraux
- Zootechnique : conforte le bilan fourrager (3 à 9 t de MS en 1ère coupe), production de MAT (13 à 20 %)
Conditions de réussite
- Adapter aux besoins des animaux (plutôt qualité ou quantité)
- Adapter au type de sol (précoce ou tardif)
- Réserver aux sols dans lesquels des céréales pourraient pousser
- Limiter les coûts avec le maximum de semences fermières
- Diversifier les espèces (céréales, légumineuses, protéagineux)
- Ne pas faire de fertilisation organique ni à l’implantation ni au printemps suivant
Peut également être semé en interculture à la place d’un RGI
Cette technique est plus onéreuse (sauf si mélange fermier), mais pénalise beaucoup moins le maïs semé ensuite.
Avantages
- Peu exigeant en éléments fertilisants (0 à 30 unités d’azote/ha)
- Plus structurant pour le sol (sol plus facile à travailler avant un maïs)
- N’assèche pas le sol comme un RGI
Inconvénients
- Stade de récolte qui évolue très vite (surtout pour le seigle)
- Coût des semences (sauf si semences fermières)
- Moins riche en UF qu’un RGI mais complémentaire avec un maïs ensilage